Spécialiste du théâtre d’improvisation via la Cie La Clef, Valérie Lesage raconte elle à quel point son équipe de formation est désemparée : « Au bout d’un moment ils ne savent plus quel type d’exercices proposer en visio. Les adultes qui ont commencé les cours en octobre n’ont eu que trois séances en présentiel, je les admire quand je les vois s’accrocher » dit-elle. Sa structure tient, notamment grâce aux aides de l’Etat mais elle s’attend à devoir recommencer tout un travail de notoriété une fois la crise passée, une tâche difficile : « On était en pleine croissance et on se prend ça en pleine face » résume-t-elle.
Au Bateau Ivre de la Rue Edouard Vaillant, la salle de spectacles qui a rouvert en octobre après une décennie de sommeil, on a mis l’équipe au chômage partiel mais « les charges continuent de tomber » explique l’un des salariés (Franck Mouget). Résultat : un appel est lancé auprès des collectivités pour éviter un naufrage.
Des exemples comme ceux-là il y en a plein. Des artistes et autres métiers désemparés parce qu’ils ne peuvent pas travailler alors qu’ils en ont envie, quitte à le faire dans des conditions particulières pour respecter les consignes sanitaires (comme ça se fait en Espagne). Le Syndicat Tourangeau des Artistes Musiciens distribue ainsi un tract dans l’assistance. Parmi les revendications : un plan massif de financement des répétitions, des résidences et des enregistrements pour permettre à tous les artistes de signer des contrats de travail ou le prolongement des droits sociaux 1 an après la période d’impossibilité de travailler.
Des solutions concrètes locales émergent également comme l’idée de proposer des « paniers culturels », sortes de spectacles éphémères financés par les collectivités locales et proposés dans des lieux publics. Le photographe tourangeau Romain Gibier prépare de son côté une exposition photo choc qui pourrait s’afficher sur les devantures de différentes salles d’Indre-et-Loire
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