COMPAGNIE HERVÉ KOUBI
Construit sur la base d’un texte de Chantal Thomas, autour d’une partie de foot improbable, terrain de jeu et de danse, Boys don’t cry sert de prétexte à une réflexion à la fois nostalgique, drôle et tendre sur ce que c’est que de danser quand on est un garçon, tout en dessinant en creux la question d’aimer et de jouer au foot quand on est une femme, qui plus est quand on vient d’Afrique du Nord.
Pour ce projet, le chorégraphe franco-algérien offre à sept jeunes danseurs
autodidactes l’occasion de montrer, entre hip-hop, danse de rue et danse
contemporaine, leur virtuosité. Sur le plateau ils nous emportent dans leur
énergie débridée, à la fois puissants et délicats, déconstruisant les clichés
de la masculinité.
Formé à « l’Ecole de la danse», notamment chez Rosella Hightower, Hervé Koubi débute sa carrière d’interprète dans des pièces de Jean-Christophe Paré et d’Emilio Calcagno.
Danseur ensuite au
Centre Chorégraphique National de Nantes Claude Brumachon et Benjamin Lamarche
puis au Centre Chorégraphique National de Caen avec Karine Saporta et dans la
Compagnie Thor à Bruxelles avec Thierry Smits c’est en 2000 qu’il décide de développer
son projet chorégraphique.
C’est d’abord la Tradition, et toute la transmission orale et corporelle
qu’elle porte en elle, qui captera son intérêt. Une danse qui rassemble, qui
unit, qui fait les liens entre les bals d’autrefois, les raves parties et les
rassemblements dansés d’aujourd’hui.
Ce sont ensuite
des notions de traces, de mémoires, de filiations qui le conduiront notamment
en Algérie, à la recherche de ses racines.
C’est ainsi qu’en
2009, l’homme et son parcours artistiques ont été percutés par les danses
urbaines même si elles étaient déjà présentes, comme un écho avant-coureur, dès
ses premières créations.
Il envisage depuis
la porosité des techniques entre elles comme un espace d’expérimentation qui
dépasserait les cadres et les appartenances techniques et esthétiques.
Depuis 2017 il collabore sur l’ensemble de ses créations avec Fayçal Hamlat,
danseur et chorégraphe avec qui il partage une vision commune.
Fayçal Hamlat,
danseur et chorégraphe issu des danses urbaines rencontré lorsqu’il était
chorégraphe officiel du Ballet National d’Alger, a d’abord été danseur pour
Hervé Koubi puis est devenu son assistant.
Alors qu’Hervé
Koubi a été percuté par la danse Hip-Hop, Fayçal Hamlat a fait le chemin
inverse, influencé et nourri à son tour par la danse contemporaine.
Fayçal Hamlat apporte depuis sa contribution et est devenu aujourd’hui le
collaborateur nécessaire d’Hervé Koubi pour affirmer une écriture métissée.
Chorégraphe de
terrain c’est aussi dans la rencontre et le partage entre ses œuvres, les
publics et les différentes pratiques qu’il développe avec son équipe de
nombreux projets de territoires qui interrogent et définissent les frontières
en creux d’un Ballet du XXIème siècle à la fois héritier de son histoire,
ouvert et actuel.
Il a été décoré en juillet 2015 de l’ordre de Chevalier des Arts et des
Lettres.