Avoir rendez-vous avec une étoile, c'est poétique, non ? Surtout quand il
s'agit d'une personnalité à son firmament, comme le danseur de l'Opéra de
Paris, à l'emploi du temps impressionnant. Hugo Marchand, c'est 1,92 m de
talent, d'intelligence, de sensibilité et de générosité au service aussi de son
association pour la danse, pour amener son art auprès d'un public qui n'y a pas
accès. Pas de deux avec un partenaire d'une virtuosité, y compris orale,
indéniable.
article By Valérie Robert
Enfant, vous avez
été hypersensible...
Oui, c'est vrai. Aujourd'hui, je suis quelqu'un d'exigeant et de dur envers moi-même et envers les autres. Non par volonté, mais par déformation professionnelle. Or je cherche à retourner à cette hypersensibilité. Je ressens les émotions aussi fortement que lorsque j'étais gamin, ça n'a pas changé, mais ce qui me plairait serait de les exprimer autant que lorsque j'étais plus jeune, sans cette honte que j'avais alors. Je souhaite progresser, mieux danser, continuer à explorer différents personnages, mais, à 30 ans, je veux profiter plus. Depuis que je les ai eus, j'ai envie de me faire plaisir.
...
Quand on est une Étoile, est-on
lunaire ?
Non, pas du tout. On se prend la
vie en pleine tête, comme tout le monde. Dès que je quitte l'Opéra, je vois la
misère à Paris, à l'instar de tous. Je fais mes courses au Carrefour du coin,
je vis au cinquième étage sans ascenseur, c'est ça la réalité. Et tant mieux.
Sinon, on resterait perchés, et ce ne serait pas sain. On est impactés par les
personnages qui restent comme des fantômes derrière nous, mais nous avons des
vies réelles. Je suis un homme de mon temps.
Dans quel univers avez-vous évolué
?
Il n'y a rien de plus normal que ma
famille, à Nantes. J'ai un grand frère et j'ai grandi entouré de beaucoup
d'amour dans une cellule familiale protectrice. J'avais très envie de devenir
danseur, et j'ai été pris à l'école de l'Opéra de Paris, à 13 ans. Ça a été un
moment difficile, parce que j'étais un ado assez malheureux, un peu Calimero,
avec l'impression d'avoir moins que les autres ou de moins mériter. J'étais
travailleur, agaçant pour les autres : j'ai eu mon bac avec mention très bien.
En plus, je réussissais !
Y compris à l'Opéra...
On m'a appris à respecter l'aîné et les règles, et non à remettre en question la parole d'autrui, même si je sais que le sens critique est important. Mais je n'ai jamais été un rebelle, ce n'est pas ma nature. Le fait d'être parti jeune de chez moi m'a rendu responsable sur la façon d'organiser ma vie. En revanche, j'ai été pendant longtemps dépendant affectivement de mes parents. J'avais du mal à me détacher de leur avis, à prendre des décisions par moi-même. J'ai mis du temps à couper le cordon
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