Peut-on faire un recrutement dans le milieu de la danse à l'image du
ballet de l'opéra de Paris, comme dans le monde de l'entreprise… A cette
question, il y a plusieurs réponses possibles. Le recrutement se fait sur
des critères propres à chaque catégorie; qu'elle soit artistique ou
commerciale.
En ce qui concerne l'opéra de Paris, et le corps de ballet, les critères
sont multiples, le physique, et l'état comportemental de la personne, ses
capacités correspond-elles aux exigences, qu'elles soient, physique, culturel, et intellectuel,
de la compagnie. A l'entrée à l'école de l'opéra de Paris, il y a
un concours, qui sélectionne les
meilleurs éléments, aptes à rejoindre la compagnie.
Il est parfois difficile de comprendre le fonctionnement de cette organisation,
que représente l'opéra de paris. . Il semble
évident que les capacités : artistique et physique, soient la base pour
recruter les nouveaux talents. Cela suffit-il pour faire carrière par la suite,
certainement non, il y a les capacités intellectuelles de l'artiste à
comprendre, à mémoriser, à mettre en mouvement
l'apprentissage de cet art, à reproduire sur scène la chorégraphie, dans
le respect de l’œuvre ou du livret. A se démarquer par son talent en imprimant
ses savoirs, parfois au-delà des attentes…La danse classique à ses codes, ses
gammes, comme un musicien, elle ne tolère pas les fausses notes.
Le règne de louis XIV, qui a mis le
ballet sur la scène, à une époque où seule une catégorie de la population pouvait
avoir accès à ce milieu. Louis XIV, était
le chorégraphe de ses ballets, il se produisait dans différents spectacles à la
cour.
L’opéra de Paris est-il un univers qui brille des lustres de Versailles,
certainement oui. Le grand escalier, les lustres, les ballerines, sont des’ exemples, d’une certaine soumission, la gestuelle, qui semble d’un autre âge. Louis XIV à codifier
la danse, il a retranscrit ses ballets, pour en faire la référence de la danse
à la française.
En comparant cela au monde de l'entreprise privée. L’entreprise a besoin de talents qui soient en
adéquation avec le poste, Sur ce point il n''y a pas de différences avec
l'opéra, on veut les meilleurs talents. Même si cela choque, seul compte le
résultat, pour l’opéra éblouir, pour l’entreprise réussir. Les artistes se font
applaudirent et les autres parfois haïr.
le monde de la danse à l'opéra de paris , est un monde qui vit dans un parallélisme qui le place à la marge de la société, la danse classique traverse les temps, les siècles, elle donne l'impression de rester muet au monde qui l'entoure, ce qui fait certainement sa force, elle ne se dénature pas avec le temps, si la société se perd , la danse classique , elle a ses repères. la retraite des danseurs est aussi un exemple, que rien ne bouge, tout tressaute..
Actuellement il y a 7 danseurs étoiles et 11 danseuses étoiles dans le ballet de l'opéra de Paris.
by Art danse culture
Le regard de la presse...
En savoir plus sur l'opéra de Paris
Le personnel de l’Opéra de Paris ne sera pas concerné par la
réforme des retraites. A l’inverse des agents des autres opéras nationaux qui
devraient voir leur âge de départ reporté de deux ans.
L’image était symbolique. Sur le parvis de l’Opéra de Paris,
le 24 décembre 2019, les danseurs interprètent gratuitement un extrait du
Lac des cygnes. Et pendant ce temps, les représentations sont annulées les unes
après les autres. Les salariés de l’opéra protestent alors, à leur façon,
contre la suppression de leur régime de retraite qui serait fondu dans un
régime universel.
Trois ans plus tard, la musique n’est plus la même.
Lorsqu’Olivier Dussopt, ministre du Travail, énumère les noms des régimes
spéciaux qui sont appelés à disparaître, celui de l’Opéra de Paris ne fait pas
partie de la liste. Il maintiendra donc ses particularités qui datent de Louis
XIV. Ce régime, dont les charges s’élèvent à 30,9 millions en 2021,
d’après le rapport d’activité de la caisse de retraite des personnels de
l’Opéra national de Paris pour 2021, est financé à hauteur de
18,45 millions d’euros par une subvention de l’État, à 13,03 millions
d’euros par les cotisations et à 0,4 million par les droits sur place,
partie du prix de la place utilisée pour financer le régime de retraite (soit
1,271% des produits de billetterie). Toujours d’après le rapport d’activité,
le...
By Par Adeline
Lorence Journaliste retraite, dépendance
source article.
Retraites : pourquoi les danseurs de l'Opéra de Paris s'accrochent à leur régime spécial
La grève remarquée du personnel de l’Opéra de Paris contre la réforme des retraites rappelle que cette institution dispose de quelques privilèges uniques. L’occasion de s’interroger sur leur bien-fondé.
L’Opéra national de Paris est en effet la seule institution
culturelle à bénéficier d’un régime spécial de retraite, si l’on excepte la Comédie-Française
(voir encadré). La maison fait vivre 1.881
personnes, dont 723 artistes, 821 techniciens et 337 emplois administratifs.
En plus d’une pension calculée sur les six derniers mois pour
les machinistes et les trois meilleures années pour les artistes, une grande
partie du personnel part à la retraite avant 62 ans: 42 ans pour les danseurs,
50 ans pour les artistes du chœur, 60 ans pour les musiciens de l’orchestre et
57 ans pour les techniciens. Mises en place depuis le règne du Roi Soleil, ces
dispositions voulaient prendre en compte la pénibilité spécifique de ces
métiers.
"Un moment de grâce"
Revenant sur le ballet hors les
murs qu’ont offert les danseurs de l’Opéra aux passants le 24 décembre dernier,
Alexandre Carniato, délégué danseur FNSAC-CGT élu à la Caisse des retraites,
résume avec simplicité: "Nous voulions offrir un moment de grâce".
Telle est la mission des petits rats de l’Opéra depuis plusieurs siècles.
Entrés à l’école de danse de l’Opéra dès l'âge de six ans, où ils peuvent
chaque année être remerciés en cas d’échec à l’examen, ces sportifs de
haut-niveau s’astreignent à un entraînement rigoureux, quitte à parfois
malmener leur corps.
A cette cadence-là, la plupart sont cassés dès 35 ans et prolonger au-delà de 42 ans semble mission impossible. Ce départ anticipé se pratique d’ailleurs dans d’autres opéras en France. Additionnée au salaire de leur deuxième carrière, cette pension précoce permet aux danseurs de garder le même niveau de vie : "À 42 ans, si je deviens professeur de danse dans une école municipale, même si l’Opéra de Paris est derrière moi, je démarrerai à zéro ma carrière, explique Alexandre Carniato. Le salaire pour démarrer, selon les grilles indiciaires, est de 1.289 euros". Alexandre Carniato perçoit aujourd'hui un salaire de 2.500 euros net par mois. "Ce qui est un salaire correct à l'Opéra", reconnaît-il.
En plus d’une pension calculée sur les six derniers mois pour les machinistes et les trois meilleures années pour les artistes, une grande partie du personnel part à la retraite avant 62 ans: 42 ans pour les danseurs, 50 ans pour les artistes du chœur, 60 ans pour les musiciens de l’orchestre et 57 ans pour les techniciens. Mises en place depuis le règne du Roi Soleil, ces dispositions voulaient prendre en compte la pénibilité spécifique de ces métiers.
Chanteurs et machinistes, les nantis de l'Opéra
Moins impressionnants que ceux des danseurs, les déboires
physiques des musiciens existent bel et bien à 50 ans passés. Arnaud
Nuvolone, violoniste tuttiste et représentant CGT de l’orchestre, les énumère:
"troubles musculo-squelettiques et problèmes d’audition parce que dans une
fosse le niveau sonore dépasse très souvent les 80dB autorisés". Alors
qu’un concert symphonique ne dure qu’une ou deux heures, la plupart des opéras
s’étalent sur trois ou quatre heures.
La notion de pénibilité semble moins pertinente pour le reste
du personnel. Hormis une fatigue de la voix, les séquelles de l’âge pour un
chanteur ne sont pas rédhibitoires. A l'Opéra national de Lyon, les chanteurs
prennent leur retraite plutôt vers 65 ans. Ainsi, Marie-Pierre Fanjat, artiste
de chœur à Lyon, se dit un peu gênée quand elle "entend que nous ne
pouvons plus garantir l’excellence après 50 ans. Nous pouvons rester performant
dans la durée à condition de faire attention à notre hygiène vocale".
Restent les machinistes. Les statuts distinguent plusieurs
métiers "avec fatigues exceptionnelles": machinistes transporteurs,
techniciens lumière, métiers de la cage de scène, services de sécurité…
Largement automatisé, le transport de charges lourdes, notamment les décors,
n’occasionne plus les blessures au dos du siècle dernier. Indispensables à la
tenue d’un spectacle, ils ont régulièrement fait pression pour obtenir de
nouveaux avantages. Le salaire de base, proche du SMIC, augmente rapidement
avec l’ancienneté et les techniciens de l’Opéra sont bien mieux lotis que leurs
collègues intermittents du spectacle, pour un travail pourtant similaire.
14 millions de subventions
Classé parmi les dix meilleurs opéras au monde, l’Opéra de Paris qui changera de
direction en août 2021 joue dans la cour des grands. La maison
peut s’enorgueillir d’accueillir la meilleure compagnie de ballet de la
planète. Pour tenir son rang, l’institution doit aligner ses conditions
salariales sur les concurrents, sinon "il est évident que des jeunes gens
de talent ne se présenteraient plus chez nous et iraient dans des orchestres en
Allemagne ou aux Etats-Unis par exemple où les salaires peuvent être deux à
trois fois supérieurs aux salaires français", estime Arnaud Nuvolone.
Si l’Etat subventionne à hauteur de 14 millions la caisse de
retraite de l’Opéra, c’est aussi pour que rayonne l’excellence française à
l’international. Même s’il y a 1.894 actifs pour 1.811 retraités, les
cotisations ne financent que 13 millions des 27 millions nécessaires pour
couvrir les dépenses. La réforme voulue par le gouvernement alignerait le
barème de cotisation sur le secteur privé et prendrait en compte l’ensemble de
la carrière, au lieu des trois années actuelles pour les musiciens et six
derniers mois pour les techniciens. Le personnel se mobilise pour le retrait
pur et simple de cette réforme, comme en témoigne Frédéric Hebras, chef-adjoint
lumière à l’Opéra de Paris et syndiqué à la CGT : "Nous
sommes très soudés, nous sommes en intersyndicale, c’est une très grande
motivation". La direction semble dépassée par les événements: "Même
s’ils sont pleins de bonne volonté, quand on pose les questions, ils n’ont pas
les réponses", regrette-t-il. Contactée par Challenges, la direction
de l'Opéra de Paris n'a pas encore répondu à nos sollicitations.
Une institution à part
Surtout, avec la Comédie-Française, l’Opéra de Paris est la
seule institution en France à pratiquer systématiquement l’alternance des
spectacles. Il peut présenter jusqu’à six opéras la même semaine,
pendant qu’un autre est répété pendant la journée. Les autres opéras nationaux,
sur la majeure partie de l’année, ne mettent qu’un spectacle à l’affiche
pendant plusieurs semaines. Ce dispositif, qui induit une logistique plus
complexe, permet de représenter une gamme assez large des pièces du
"répertoire", ensemble des opéras régulièrement programmés (Le
Barbier de Séville, Les Noces de Figaro…). L’Opéra de Paris présente donc
beaucoup moins de "créations" que l’Opéra national de Lyon par
exemple, qui n’hésite pas à proposer des opéras tombés dans l’oubli tel Irrelohe du
compositeur allemand Franz Schreker.
Cette place à part n’explique pas certains abus constatés
par la Cour des comptes dans un rapport sorti en 2016.
Les experts ne recensaient pas moins de 48 régimes de travail différents, donc
beaucoup ne "se justifiaient plus". Augmentées de primes diverses et
variées, les rémunérations avaient progressé en moyenne de 17% entre 2006 et
2013. Certes, il serait absurde de loger à la même enseigne l’un des meilleurs
opéras du monde et les autres opéras nationaux. Mais une simplification des
statuts et une certaine sobriété dans les revendications pourraient rassurer
les contribuables qui financent cette prestigieuse maison.
La Comédie-Française: un régime spécial dans le régime spécial
À la Comédie-Française, la grève s'est étendue sur 25 jours, ce qui a entraîné
une perte estimée par les syndicats de l'ordre de 635.000 euros. 350
salariés à temps plein cotisent actuellement à la Caisse de retraites du
personnel de la Comédie-Française, ce qui représente un peu plus de 2 millions
d'euros. 3,2 millions d'euros sont financés par le ministère de la Culture.
Depuis 2008, l'âge de départ à la retraite pour le personnel dont le métier est
considéré pénible (accessoiristes, tapissiers, éclairagistes, machinistes, machinistes-cintriers)
est passé de 55 à 57 ans. Leurs collègues des services administratifs, ainsi
que les pensionnaires doivent attendre l'âge de 62 ans avant de bénéficier
d'une retraite à taux plein. Dans ce régime spécial, règne un régime encore plus
spécial, celui des 35 comédiens sociétaires de la Comédie-Française. Ils
bénéficient d'une pension à vie après 10 ans d'ancienneté, correspondant à 25%
de leur revenu d'activité. Mais dans cette institution feutrée, même les
syndicats ignorent le niveau de cotisation de ces sociétaires.
Les syndicats réclament de maintenir ce régime spécial et de reconnaître la
pénibilité aux habilleuses. Ils demandent également une "augmentation
draconienne de la subvention de la Comédie-Française" qui est bloquée
depuis 2008 à 24 millions d'euros, alors que le coût de la masse salariale est
de 30 millions d'euros. Ce qui incite l'institution à tourner sur ses fonds
propres et à développer son cercle de mécènes qui atteint les 2 millions
d'euros. "Si nous voulons que cette maison reste la vitrine du théâtre
français, il va falloir que notre ministère augmente notre subvention.
C’est ce que nous avons demandé pour avoir une marge de manoeuvre et aussi
pour faire évoluer les salaires", revendique Roland Magdelaine, délégué
syndical SADPCF-UNSA, cintrier-machiniste depuis 30 ans à la Comédie-Française,
qui dépeint une atmosphère "tendue" au sein de l'institution.
Aujourd'hui, le mouvement de grève a cessé, et le taux de grévistes à la
Comédie-Française n'était plus qu'entre 3 et 5% début janvier.
Source article Challenges