Tout le monde attend les trois coups de bâton et le lever de rideau. Alors que gouvernement Castex doit rester en place jusqu’au 13 mai, les professionnels du cinéma, du spectacle vivant ou de la musique attendent de pied ferme le successeur de Roselyne Bachelot. Car après deux ans d’une crise de Covid qui a profondément marqué les habitudes culturelles des Français, les urgences sont nombreuses.
Et la première est sans équivoque de redonner aux Français
l’envie d’aller écouter un concert, voir un film ou une pièce de théâtre. Les
salles de spectacles vivants accusent entre “15 et 40% de baisse de
fréquentation selon les agglomérations”, indique au HuffPost Frédéric
Maurin, président du Syndicat national des scènes publiques (SNSP), évoquant
une conjonction entre “perte d’habitude” et “augmentation générale du coût de
la vie”. “Il faut redonner l’appétence à nos concitoyens de revenir dans les
salles de spectacle.”
“On sort de la crise sans complètement en sortir”, décrit
Jean-Christophe Bourgeois, président de l’association “Tous pour la musique”
qui réunit l’ensemble des représentations professionnelles de l’industrie
musicale en France. Si la filière s’est prise en main et a enfourché le tigre
comme l’invectivait Emmanuel Macron entre deux confinements, elle attend
désormais “un appui proportionné de l’état” à l’heure où 63% des Français
déclarent fréquenter moins qu’avant la crise les lieux de musique .
Même son de cloche du côté des salles obscures, qui enregistrent plus
d’un tiers d’entrées en moins par rapport à 2019 depuis le début de
l’année. “Il faut que le lien avec le public soit retrouvé”, assure aussi le
délégué général de la Fédération nationale des cinémas français (FNCF)
Marc-Olivier Sebbag pour qui inciter les gens à revenir et soutenir la relance
des activités sont des besoins “immenses”.
La culture dans le pacte républicain
Outre l’effort financier du gouvernement dont le secteur
culturel - qui représente 2,3% du PIB français - a bénéficié au plus dur de la
crise, les différents acteurs attendent désormais aussi des changements
structurels. L’inscription d’un pacte pour le savoir musical à l’école pour les
uns, la modernisation des lieux et des équipements de projections ou des
politiques incitatives fortes auprès des collectivités territoriales pour
d’autres. Et aussi des éclairages sur l’avenir du financement des médias
de l’audiovisuel public, que le président-élu n’a pas encore donnés, qui ont un
“rôle majeur dans l’exposition de la diversité” des artistes, souligne
Jean-Christophe Bourgeois.
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