Olivier ROUSTEING
FRANCOIS GUILLOT VIA GETTY IMAGES
Né sous X,
Olivier Rousteing est adopté par une famille bordelaise à l’âge d’un mois.
Depuis, il a avancé dans la vie sans jamais connaître ses origines, sans jamais
connaître les raisons de cet abandon. La vérité, il a voulu l’obtenir une
première fois. À 16 ans, il contacte l’Aide sociale à l’enfance [anciennement
la DDASS, NDLR] pour voir ce que contient son dossier. Mais en vain, il
rebrousse chemin à la dernière minute.
La peur
l’empêche d’entreprendre à nouveau les démarches, jusqu’au jour où il fait la
rencontre d’Anissa Bonnefont. Élevée par sa mère biologique et le partenaire de
celle-ci, elle a été abandonnée par son père à l’âge de 3 ans. En quête de
réponses, elle part à sa recherche et le retrouve vingt ans plus tard. Elle convainc
le couturier de renouer l’expérience et de se laisser filmer. Il accepte.
Olivier ROUSTEING
“Olivier a
une image très forte dans les médias, raconte la trentenaire dans les notes
d’intention. Ce qui m’intéressait, c’était de faire tomber les masques entre
deux univers extrêmement contrastés. C’est la force du documentaire qui
s’inscrit dans un temps long qui donne accès à cette intimité.”
https://www.instagram.com/p/B3pHgWSBOAH/
https://www.instagram.com/p/B3pHgWSBOAH/
Des pleurs,
des éclats de rire. L’aventure dans laquelle se lance le créateur est
éprouvante. Elle est surtout très émouvante et illustre bien toute l’émotion
que suscite la recherche de ses parents biologiques. Anissa Bonnefont l’admet.
Même si son expérience n’a pas nécessité mille et un coups de fil
administratifs, “psychologiquement, on est dans la même démarche”, explique-t-elle
au HuffPost.
Accepter son
passé
Comme pour
lui, l’abandon qu’elle a vécu a été lourd de conséquences. “Quand on se
construit avec ce sentiment, on n’arrive pas à se dire qu’il va partir”, confie
la réalisatrice. Petite, elle s’est souvent comparée aux autres enfants. Elle a
longtemps cru qu’elle était bête et que c’est pour cette raison que son père
était parti.
La même
crise de confiance a frappé Olivier Rousteing. “Tant que je ne sais pas qui je
suis, je ne pourrai pas m’aimer”, explique-t-il face à la caméra de la
documentariste avant de se lancer dans l’aventure. Anissa Bonnefont précise:
“On se dit que si l’on a été abandonné, c’est qu’on n’est pas aimé.”
Olivier ROUSTEING
Pendant de
nombreuses années, la jeune femme qu’elle était a eu honte de cette histoire.
Après un séjour aux États-Unis, où elle rencontre le père de ses enfants, elle
se sent grandie. Elle voit les portes d’une nouvelle étape de sa vie s’ouvrir
devant elle: l’âge adulte. “J’avais besoin d’accepter mon passé”, concède
celle-ci.