« La parole de
l’artistes est importante mais, plus que la parole de l’artiste, c’est la
culture qui est importante. »
« La culture - ou en tout cas son importance - est mise de côté depuis quelques années. »
« On a oublié ce que la culture pouvait apporter d’un point de vue politique, collectif ou social : c’est le premier liant. »
« La culture nous permet de mieux nous comprendre les uns les autres. »
« Il faut que toutes les voix soient entendues.
« La culture - ou en tout cas son importance - est mise de côté depuis quelques années. »
« On a oublié ce que la culture pouvait apporter d’un point de vue politique, collectif ou social : c’est le premier liant. »
« La culture nous permet de mieux nous comprendre les uns les autres. »
« Il faut que toutes les voix soient entendues.
By Germain Louvet danseur étoile à l'opéra de Paris
S’ils peuvent partir à la retraite à 42 ans, c’est parce que ces danseurs voient leurs corps éprouvés par la danse et qu’ils ne peuvent maintenir leur excellence au-delà. « Tout le monde comprend que la danse concerne chaque partie du corps, c’est un entraînement physique, psychologique, artistique, démarré très jeune », a expliqué le danseur étoile Germain Louvet à la revue Regards : vidéo de germain louvet
S’ils peuvent partir à la retraite à 42 ans, c’est parce que ces danseurs voient leurs corps éprouvés par la danse et qu’ils ne peuvent maintenir leur excellence au-delà. « Tout le monde comprend que la danse concerne chaque partie du corps, c’est un entraînement physique, psychologique, artistique, démarré très jeune », a expliqué le danseur étoile Germain Louvet à la revue Regards : vidéo de germain louvet
https://www.20minutes.fr/arts-stars/culture/2670643-20191209-greve-9-decembre-pourquoi-danseurs-danseuses-opera-paris-manifeste
@GermainLouvet,
danseur étoile à l'Opéra de Paris sera dans la rue ce #5decembre. Il nous
explique pourquoi :
"Ce
n’est pas parce qu’on travaille dans un palais qu’on a une vie de château"
À 35 ans, on arrive avec des corps abîmés, avec de l’arthrose,
des hanches en titane. J’ai beaucoup de collègues qui se sont faits opérer des
articulations dès 30 ans, ce n’est pas anodin.
Sur la
réforme des retraites et l’Opéra de Paris
« On est concerné de plein fouet par cette réforme puisqu’on est, en tant que danseur de l’Opéra de Paris, en régime spécial. »
« L’institution de l’Opéra de Paris bénéficie d’un régime spécial du fait des différents métiers très spécifiques qui cohabitent à l’intérieur de l’Opéra. »
« Notre caisse de retraite est la plus vieille du monde. C’est la première caisse de retraite à avoir été créée en France. »
« On est mobilisé, de part notre propre exemple, pour le général et le collectif : cette réforme vise clairement à nier l’attention spécifique qui devrait être portée à chaque corps de métier. »
« On est concerné de plein fouet par cette réforme puisqu’on est, en tant que danseur de l’Opéra de Paris, en régime spécial. »
« L’institution de l’Opéra de Paris bénéficie d’un régime spécial du fait des différents métiers très spécifiques qui cohabitent à l’intérieur de l’Opéra. »
« Notre caisse de retraite est la plus vieille du monde. C’est la première caisse de retraite à avoir été créée en France. »
« On est mobilisé, de part notre propre exemple, pour le général et le collectif : cette réforme vise clairement à nier l’attention spécifique qui devrait être portée à chaque corps de métier. »
Sur le
caractère « privilégié » du statut de l’Opéra
« On est des artistes privilégiés par rapport à d’autres artistes interprètes au sens où tous ne bénéficient pas de notre statut. »
« Les artistes interprètes ont souvent des situations beaucoup plus précaires. »
« Je ne pense pas que l’on puisse dire que les danseurs sont des privilégiés par rapport aux autres régimes, eu égard notamment à la pénibilité et aux conséquences de notre métier sur notre corps. »
« La danse concerne chaque partie du corps. C’est un entraînement quotidien. C’est à la fois un entraînement physique et sportif - psychologique aussi. »
« On est des artistes privilégiés par rapport à d’autres artistes interprètes au sens où tous ne bénéficient pas de notre statut. »
« Les artistes interprètes ont souvent des situations beaucoup plus précaires. »
« Je ne pense pas que l’on puisse dire que les danseurs sont des privilégiés par rapport aux autres régimes, eu égard notamment à la pénibilité et aux conséquences de notre métier sur notre corps. »
« La danse concerne chaque partie du corps. C’est un entraînement quotidien. C’est à la fois un entraînement physique et sportif - psychologique aussi. »
Sur
les conditions de travail
« On commence à travailler très jeune. J’ai commencé à danser à 4 ans même si j’ai commencé réellement la formation à partir de 10-12 ans. »
« Très jeune, on se voue à la danse (…). Il y a quelque chose de l’ordre du sacrifice. »
« On arrive autour de 35-40 ans avec des corps usés et abimés. Des arthroses, des hanches en titanes. »
« Il n’y a pas de marques plus concrètes que les marques de l’effort sur le corps, ce qui justifie notre statut spécifique. »
« On commence à travailler très jeune. J’ai commencé à danser à 4 ans même si j’ai commencé réellement la formation à partir de 10-12 ans. »
« Très jeune, on se voue à la danse (…). Il y a quelque chose de l’ordre du sacrifice. »
« On arrive autour de 35-40 ans avec des corps usés et abimés. Des arthroses, des hanches en titanes. »
« Il n’y a pas de marques plus concrètes que les marques de l’effort sur le corps, ce qui justifie notre statut spécifique. »
Sur le
principe de la réforme
« Je pense que la question n’est pas l’allongement de la durée de vie. La question, c’est plutôt : dans quel état peut-on, veut-on travailler ? Et dans quelles mesures doit-on considèrer qu’une vie est faite pour travailler jusqu’à la fin ? »
« On devrait considérer que c’est tant mieux que notre durée de vie augmente. On devrait se réjouir que nos technologies et nos modes de vie nous permettent de vivre plus vieux et en meilleure santé. »
« Je pense que ça n’est pas humain… à 75 ans, tout le monde mérite du repos. »
« Je pense que la question n’est pas l’allongement de la durée de vie. La question, c’est plutôt : dans quel état peut-on, veut-on travailler ? Et dans quelles mesures doit-on considèrer qu’une vie est faite pour travailler jusqu’à la fin ? »
« On devrait considérer que c’est tant mieux que notre durée de vie augmente. On devrait se réjouir que nos technologies et nos modes de vie nous permettent de vivre plus vieux et en meilleure santé. »
« Je pense que ça n’est pas humain… à 75 ans, tout le monde mérite du repos. »
Sur le
rapport de forces
« On est mobilisés et convaincus que notre système ne peut pas se diriger vers ce que la réforme prône. Il faut marquer le coup et montrer que, quoi qu’il advienne au niveau du gouvernement, on n’acceptera pas les bras croisés. »
« Le gouvernement et le ministre de la Culture ne se rendent pas compte à quel point ils risquent générer un écroulement total du fonctionnement de l’Opéra. »
« Notre carrière existe aussi parce qu’elle se termine à 42 ans (…). Notre carrière a précisément du sens parce que la retraite existe derrière : si demain, la réforme passe, les danseurs n’auront plus aucune raison de pousser leur corps à continuer à faire ce qu’il fait jusqu’à 42 ans. »
« Si la réforme passe, le ballet ne pourra plus exister sous sa forme actuelle c’est-à-dire sous une forme d’excellence. »
« On est mobilisés et convaincus que notre système ne peut pas se diriger vers ce que la réforme prône. Il faut marquer le coup et montrer que, quoi qu’il advienne au niveau du gouvernement, on n’acceptera pas les bras croisés. »
« Le gouvernement et le ministre de la Culture ne se rendent pas compte à quel point ils risquent générer un écroulement total du fonctionnement de l’Opéra. »
« Notre carrière existe aussi parce qu’elle se termine à 42 ans (…). Notre carrière a précisément du sens parce que la retraite existe derrière : si demain, la réforme passe, les danseurs n’auront plus aucune raison de pousser leur corps à continuer à faire ce qu’il fait jusqu’à 42 ans. »
« Si la réforme passe, le ballet ne pourra plus exister sous sa forme actuelle c’est-à-dire sous une forme d’excellence. »
Sur le
climat social, le désespoir et l’espoir
« Devant des réalités et les revendications, depuis des années, on est face à des murs : il n’y a pas d’écoute, il n’y a pas d’humanité. Il n’y a pas de conscience humaine. »
« Il y a une prise de conscience du collectif en ce moment : #NousToutes, la marche contre l’islamophobie, les marches pour le climat, jeudi 5 décembre avec la manifestation contre la réforme des retraites. »
« Devant des réalités et les revendications, depuis des années, on est face à des murs : il n’y a pas d’écoute, il n’y a pas d’humanité. Il n’y a pas de conscience humaine. »
« Il y a une prise de conscience du collectif en ce moment : #NousToutes, la marche contre l’islamophobie, les marches pour le climat, jeudi 5 décembre avec la manifestation contre la réforme des retraites. »
Sur
l’Opéra de Paris
« On montre souvent l’Opéra comme un bijoux d’élitisme. »
« Ce n’est pas parce qu’on travaille dans un palais qu’on a une vie de château. »
« Il y aura une grande mobilisation de l’Opéra, danseurs compris, ce jeudi. »
« Je ne me bats pas ni contre le Ministère de la Culture ni contre ma propre maison que j’aime par dessus tout et qui me permet de vivre en tant qu’artiste de ma passion et de pouvoir la transmettre. »
« On montre souvent l’Opéra comme un bijoux d’élitisme. »
« Ce n’est pas parce qu’on travaille dans un palais qu’on a une vie de château. »
« Il y aura une grande mobilisation de l’Opéra, danseurs compris, ce jeudi. »
« Je ne me bats pas ni contre le Ministère de la Culture ni contre ma propre maison que j’aime par dessus tout et qui me permet de vivre en tant qu’artiste de ma passion et de pouvoir la transmettre. »
Sur la place des artistes dans le débat public. source interwiev de Germain Louvet à regard.fr
Toute la hiérarchie des danseurs est concernée par cette
grève, du quadrille à l’étoile.
Représentations annulés tous les soirs
Résultat, les spectacles ne peuvent avoir lieu dans les deux
salles où danse le Ballet de l’Opéra de Paris. Depuis jeudi 5 décembre, les
représentations sont annulées. Lundi 9, la représentation de Raymonda sera
annulée, comme dimanche. Les danseurs ont le droit de se déclarer grévistes
jusqu’à l’heure du spectacle, retardant les prévisions pour les jours à venir.
Les spectacles du 10 décembre sont en sursis.
Les spectateurs peuvent échanger leur billet pour une autre
représentation ou se faire rembourser leurs places.
Plusieurs
millions d'euros perdus
L'Opéra de
Paris indique avoir perdu 2,5 millions d'euros de recettes de billetterie en
une semaine. L'annulation d'un opéra comme "Le Prince Igor" à
Bastille a coûté par exemple 358.000 euros en moyenne en billetterie perdue
chaque soir, a précisé l'Opéra.
"Un
spectacle par jour est annulé" depuis une semaine en moyenne, a indiqué ce
jeudi Jean-Charles Monciero, délégué syndical Force Ouvrière qui indique qu'une
grève dure est en train de se mettre en place.
Pour la
première fois, plus d'une centaine de danseurs du Ballet de l'Opéra de Paris
ont défilé jeudi dernier dans les rues.
Les danseurs
qui partent à la retraite à 42 ans ont peur de voir disparaître leur pension
L'Opéra et
la Comédie Française sont les seules institutions culturelles concernées par la
réforme. "Nous pensons que nous ne sommes pas vraiment adaptables au futur
régime" affirme Jean-Charles Monciero, lui-même musicien. Une fois leur
caisse spéciale, financée à moitié par l'Etat, supprimée, les danseurs
craignent de voir disparaître leur pension.
"Ce
sont des carrières très courtes, détaille le syndicaliste. Nous avons
des âges limites, qui sont à 42 ans pour les danseurs, 60 ans pour les
musiciens. Tous ces âges limites sont remis en question par la nouvelle réforme
et les danseurs ne se voient pas continuer des carrières avec le même niveau
d'excellence, au-delà de cet âge-là."
"La
plupart des danseurs de l'Opéra font des écoles de danse, ils commencent à 5 ou
6 ans jusqu'à 42 ans. Et ils partent avec une demi-pension." Avec ce
nouveau régime de retraite, "nous serons carrément défavorisés",
affirme Jean-Charles Monciero.
Les danseurs
ont peur de ne pas entrer dans les critères de pénibilité de la loi
Selon FO,
les artistes de l'Opéra de Paris n'entrent pas dans les critères de pénibilité
de la loi, alors qu'ils ont beaucoup d'accidents, beaucoup de maladies,
articulaires, musculaires.
"La
caisse de retraite de l'Opéra de Paris répond à ce problème-là. Nous avons un
filet de sécurité grâce à ça. Si nous rentrons dans le droit commun, nous
n'avons plus du tout de filet de sécurité".
Le
représentant syndical ajoute que "Si nous nous retrouvons totalement dans
un droit commun, je ne vois vraiment pas comment on peut créer une exception".
Le régime
spécial de l'Opéra est un des plus anciens de France. Il date de 1698, sous
Louis XIV.