Selon un sondage 43% des français approuvent le signalement du non-respect du confinement à la police.. Photo Jérome Fouquet Ouest France
«Il y a des gens qui sont parfois animés par des intentions
malveillantes, pour se venger de leurs voisins. Et il y a des gens qui pensent
sincèrement protéger la population et la santé des autres, parce que si le
confinement n’est pas respecté, ça peut mettre tout le monde en danger. Mais
quelles que soient les raisons, les policiers font au mieux. Et effectivement,
la recrudescence d’appels n'arrange pas la qualité du service de la police.
Donc laissez la ligne 17 pour les vraies urgences», insiste Alexandre Langlois.
C’est l’une des conséquences inattendues, désagréables,
affligeantes de cette période de confinement lié à la crise du cornavirus en
France. Dans plusieurs régions, au cœur des agglomérations, le nombre d’appels
de délation à la police connaît une très forte hausse. C’est le syndicat
Alternative police qui déclenche la sirène.
Les coups de téléphone s’apparentent à une certaine forme de
jalousie. Ici, c’est celui ou celle qui promène son chien quatre à cinq fois
dans la journée qui est vilipendé. Là, celui ou celle qui se rend au
supermarché à plusieurs reprises. Ici encore, des jeunes dans les rues, des
familles qui se promènent… sont montrés du doigt.
À Strasbourg (Bas-Rhin), la dénonciation de son ou ses voisins
représente plus de la moitié des 500 appels quotidiens au numéro 17.
À Nancy (Lorraine), en l’espace de soixante minutes, ce sont 22 coups de
téléphone de cette nature sur les 27 reçus. À Bordeaux (Gironde), après
16 h, quelque 90 % des appels à la police émanent d’habitants bien
peu scrupuleux.
À Paris, des riverains n’hésitent même plus à adresser des
e-mails aux forces de l’ordre, avec photos à l’appui de tel ou telle descendu
dans la rue se dégourdir les jambes. Cette délation est tellement répandue
qu’elle a convaincu la maire du XXe arrondissement d’adresser un courrier
à ses administr&s. source https://www.ouest-france.fr/sante/virus/coronavirus/confinement/avec-le-confinement-la-delation-s-etend-6812315