Je ne suis pas d'accord avec cette idée que les garçons ne doivent jouer qu'au football", a confié à l'AFP l'ex-attaquant du club de la capitale, qui a accepté l'invitation de l'Ecole nationale de formation artistique (ENFA) pour participer à une campagne visant à promouvoir la danse pour les garçons.
"Les filles et les garçons doivent être libres de trouver
leur bonheur dans ce qui les passionne"
"Les filles et les garçons doivent être libres de trouver
leur bonheur dans ce qui les passionne, car c'est la meilleure façon d'être
bien formés, et qu'ils grandissent jour après jour sur de bonnes bases", a
ajouté le footballeur dans un message envoyé à l'AFP par WhatsApp depuis
l'Europe, où il se trouve après avoir passé cinq mois en Uruguay en raison de
la pandémie de coronavirus.
Au moment où le monde du ballon rond spéculait sur le futur du joueur après sa
fin de contrat avec le PSG, l'attaquant enregistrait un spot dans lequel des
danseurs professionnels lui enseignent les bases de la danse classique. "Cela
a été une expérience incroyable ! Les danseurs m'ont expliqué comment
faire les pas et quand je les regardais, j'étais vraiment admiratif. La danse
est quelque chose de merveilleux", confie Edinson Cavani.
L'Uruguayen, surnommé le "Matador" à Paris, s'est prêté au jeu durant sept heures sur la scène de l'Auditorium Adela Reta, à Montevideo, pour le tournage du spot auquel il a participé de façon totalement gratuite.
"Edi" a confié que la danse classique ne lui était pas tout à fait
inconnue grâce à son épouse, Jocelyn Burgardt, diplômée en gestion
culturelle. "Mon épouse est passionnée de danse (...) À Paris, nous
sommes allés voir des ballets que nous avons beaucoup aimés."
En
Uruguay, très peu de garçons étudient la danse
Seul un quart des 440 élèves âgés de 6 à 37 ans qui suivent des cours à l'ENFA (danse classique, danse contemporaine, tango, danse folklorique et art lyrique) sont des garçons. Une proportion qui baisse drastiquement en danse classique : 148 filles pour 12 garçons, alors que le ballet national uruguayen du Sodre est devenu en une dizaine d'années un des plus reconnus d'Amérique latine.
"Cette fracture entre garçons et filles ne se réduit pas, même pas pour le
tango. Et cela n'a pas évolué au cours des dernières années", regrette
Natalia Sobrera, la directrice de l'ENFA, auprès de l'AFP, alors que les cours
sont totalement gratuits, une fois passé le concours d'admission.
source Vidéo : Sodre (Servicio Oficial de Difusión, Representaciones
y Espectáculos
"Pression
du groupe", manque de soutien familial
Selon Natalia Sobrera, outre le nombre limité de garçons
inscrits, beaucoup d'entre eux abandonnent après quelques années seulement,
souvent par manque de soutien de leurs propres familles. "Il y a tout
ce qui a à voir avec la pression du groupe. Il y a de nombreux garçons qui
cachent leurs chaussons de danse, même parfois à leur propre père",
constate la directrice.
Dans un pays où un ballon de foot est un cadeau obligé pour tous les garçons,
la campagne à laquelle participe la star uruguayenne s'adresse autant aux
enfants qu'aux familles. Pour les enfants, il n'y a pas de préjugés, "c'est
une expérience corporelle, où on acquiert des habitudes de mouvement, comme au
football", souligne Natalia Sobrera. Pour les adultes, à
l'inverse, "il faut travailler sur cette construction du genre" pour
montrer que la danse "n'a rien à voir avec une question de
masculinité".
En Uruguay, petit pays de 3,5 millions d'habitants, qui a remporté deux Coupes
du monde en 1930 et en 1950, le football reste le sport-roi et une passion
nationale qui se cultive dès le plus jeune âge. Dans la capitale Montevideo ou
à l'intérieur du pays, il n'est pas rare de voir de très jeunes enfants
"taquiner le ballon rond", rêvant d'égaler un jour Luis Suarez,
l'attaquant vedette du FC Barcelone, ou Edinson Cavani.
https://www.facebook.com/EdiCavaniOfficial/videos/330940448152183