Le secteur culturel le plus en souffrance est le spectacle vivant. Seuls 27% des
Français ont confié être retournés à un concert, c’est 2% de plus que le
théâtre, mais moins que la danse ou le cirque, qui séduisent 31% et 28% des
spectateurs.
La peur du virus est encore là
Près de 68% des habitants de l’Hexagone sont vaccinés, et
depuis le 15 octobre, les tests exigés, à défaut de vaccination complète, sont
devenus payants. Pourtant la mise en place le 21 juillet du pass sanitaire ne
semble pas être la principale raison de ce lent retour des Français dans les
lieux culturels.
La cause majeure de la baisse de la fréquentation des lieux
culturels tiendrait cependant aussi à la peur du virus. Le rapport commandé par
le gouvernement indique que, par peur d’attraper le Covid, 52 % des
personnes interrogées souhaitent éviter les lieux fréquentés comme les musées
ou les salles de spectacle. 74% disent préférer des sorties en extérieur.
La ministre de la Culture, Roselyne Bachelot indiquait lundi
18 octobre au micro de France Inter que
pour “52% des gens, c’est la peur de se faire contaminer qui prévaut”. Elle
estimait que “le pass sanitaire apporte au contraire une sécurité pour beaucoup
de personnes”. Un avis que ne partage pas Sébastien Beslon, directeur du
théâtre L’Européen à Paris. Il confie au Mondeque le pass
sanitaire est “un frein psychologique parce qu’il donne l’image que les salles
de spectacle restent des lieux dangereux”. Même réflexion pour Hélène Herschel,
déléguée générale de la Fédération nationale des Éditeurs de Films, qui
déclarait en août à BFM Business que
cette mesure avait signé un “coup d’arrêt très fort sur la fréquentation” des
salles de cinémas.
Les Français se concentrent sur des “valeurs sûres”
La tendance à la baise de la fréquentation des lieux culturels
avait déjà été remarquée lors des Journées du Patrimoine en septembre 2021.
L’institut YouGov révélait au HuffPost que 31% des Français avaient
l’intention de visiter un ou plusieurs lieux, avec une grande préférence pour
les châteaux et les musées. En 2019, ils étaient 40% à vouloir prendre part aux
Journées du Patrimoine.
“Le public a tendance à privilégier les valeurs refuge, les noms connus, les spectacles qui ont déjà été joués et qui ont eu du succès, raconte Pierre-Yves Lenoir, codirecteur du Théâtre des Célestins, à Lyon, au Monde. “En revanche, avec Love, d’Alexander Zeldin, pourtant un des spectacles majeurs de ces dernières années, cela a été très difficile: ce n’est pas encore un nom connu du grand public, le spectacle est en anglais surtitré, c’est une écriture d’aujourd’hui… On sent chez les spectateurs une volonté de limiter les risques, de sécuriser leur soirée”, conclut-il.
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