Le prodigieux Orléanais Paul Rivard n’est pas « Prodige »
Comme lors de la demi-finale le 1er décembre, Paul Rivard, le jeune danseur orléanais, a offert une belle prestation lors de la finale de l'émission "Prodiges" sur France 2, mardi 8 décembre. Malheureusement, le jeune homme de 16 ans n'a été sacré ni prodige de l'année, ni prodige de sa catégorie (danse classique).
Il n'a pas démérité et a fait la fierté de ses parents, émus aux larmes. Malheureusement, Paul Rivard, le jeune danseur orléanais, finaliste de l’émission « Prodiges », diffusée mardi 8 décembre sur France 2, n’a pas remporté le titre de « Prodige de l’année », ni n’est ressorti vainqueur de sa catégorie (danse classique).
Sa grande élégance et la belle musicalité de sa danse
Malgré son « travail précis, ses pirouettes belles et larges (...), sa grande élégance et la belle musicalité de sa danse », Paul Rivard, 16 ans, n’a pas assez convaincu les membres du jury Marie-Claude Pietragalla, Gautier Capuçon, et Julie Fuchs, pourtant enthousiastes à son encontre.
Il s'était pourtant préparé à cette finale, qui lui paraissait « presque irréelle », en appliquant les conseils de l'ancienne étoile du ballet de l'Opéra national de Paris sur les pliés. Le jeune homme a présenté une pièce « pleine de rebondissements » sur la Symphonie n°9 de Beethoven qui va « être impressionnante » assurait-il en amont de sa participation à l'émission enregistrée à Marseille.
L'ancien petit rat de l'Opéra de Paris, qui a commencé la danse à l’age de 4 ans, à l’école municipale de La Chapelle-Saint-Mesmin, a néanmoins vécu « une belle aventure, qui m'a notamment permis de rencontrer Marie-Claude Pietragalla ».
2 minutes 25 secondes. C’est le temps qu’a eu l’Orléanais Paul Rivard, 16 ans, collant noir, chemisier blanc et corset bleu, pour séduire le jury de Prodiges, le programme de France 2 dont une première émission a été diffusée mardi 1er décembre. La suite (la finale) se joue ce mardi 8 décembre, avec toujours notre danseur local en lice. La Rep' l'a interviewé.
Le jury en a sélectionné trois par catégorie en vue de la finale diffusée ce mardi 8 décembre en soirée. Paul, avec son interprétation de Casse-noisette, danse russe, a été retenu.
Paul Rivard – photo YAGP Paris 2019
Comment est née votre passion pour la danse ?
J’ai découvert la danse classique à l’âge de 2 ans en regardant le film Billy Elliot avec ma grande sœur. J’ai directement demandé à mes parents de faire de la danse, parce que j’admirais beaucoup le jeune garçon dont c’était la passion. À 4 ans, j’ai commencé à prendre des cours à l’école municipale de La Chapelle-Saint-Mesmin, avec Émilie Plotton. À 6 ans, ma prof a annoncé à mes parents, pour les préparer à l’idée, qu’elle aimerait me faire passer l’examen d’entrée à l’Opéra de Paris pour mes 8 ans (l’âge minimum pour l’intégrer). J’ai été pris.
Ça m’a tout de suite plu, j’ai très vite demandé à faire plus d’heures, je voulais découvrir la danse comme je l’avais vue dans le film Billy Elliot, aller bien au-delà des exercices d’éveil.
Vos parents ont-ils eu des réticences ?
Je me souviens que ma pédiatre leur avait demandé si c’était vraiment mon choix ; elle était un peu apeurée, parce que c’était, forcément, assez rare. Mais c’était bien ce que je voulais.
L’idée de partir ne vous a pas effrayé ?
Je me suis juste dit que j’allais faire des choses que j’aime, tous les jours, et que j’allais être avec des gens qui aiment aussi faire cela quotidiennement. Mais c’est sûr qu’à 8 ans, la distance avec la famille est compliquée à vivre. Je ne la voyais que le week-end alors que je ne l’avais jamais quittée. Je n’étais jamais allé au centre aéré ; en vacances, j’étais soit chez mes grands-parents, soit avec mes parents. C’était donc forcément un peu dur, mais c’est un sacrifice que l’on fait pour ce que l’on aime. J’en ai de bons souvenirs, notamment des spectacles. On me choisissait pour des ballets comme Casse-Noisette, La Bayadère…
Un modèle ? Hugo Marchand, de l’Opéra national de Paris, danseur étoile. Il est très grand et je trouve qu’il danse vraiment avec beaucoup de grâce.
paul rivard (danseur orléanais)
Jusqu’à quand êtes-vous resté à l’Opéra de Paris ?
Je l’ai quitté à 12 ans et suis revenu à Orléans. Chaque fin d’année, en juin, on préparait des variations et on passait devant un jury d’une vingtaine de personnes. Si on obtenait moins de 60 points, on ne restait pas. Ce qui est frustrant, c’est que c’est juste affiché sur une porte ; je n’ai jamais vraiment compris le pourquoi du comment. Quand j'ai été renvoyé, au début, j’étais bien sûr déçu ; pendant un moment, j’essayais de ne plus trop penser à la danse. Mais c’était une passion si forte… J’ai repris dès la rentrée, en septembre.
Qu’avez-vous fait ?
J’ai rejoint l’académie Émilie Plotton à Orléans. Je m’entraînais trois fois par semaine, de 20 à 22 heures en général. C’était surtout une organisation à avoir. Après le collège, rentrer, faire ses devoirs, manger… puis danser. Y’avait le week-end pour se reposer !
Je fais 25 à 27 heures de danse par semaine.
Quel a été votre parcours ensuite ?
Dans mon année de 3e, Émilie Plotton m’a parlé d’une très bonne école à Toulouse, le VM Ballet. J’ai de suite accepté de passer les auditions car j’avais envie de danser encore plus d’heures. J’ai été pris ; ça fait maintenant trois ans que j’y suis, en sport études. Je fais 25 à 27 heures de danse par semaine.
Je me lève à 6 h 30. J’arrive à 7 h 30 à l’école pour m’échauffer, réveiller un peu mon corps. Je commence le cours de danse à 8 heures ; il dure deux heures. À 10 heures, j’enchaîne avec un cours de répertoire, c’est-à-dire des variations de danse classique.
Après le temps de repas, je passe à la partie scolaire. Puis il y a un tant consacré plutôt à la création de spectacles.
Comment
tenez-vous physiquement ? H 1,86 poids environ 60kg.
Principalement grâce au repos. Ça demande forcément une bonne hygiène de vie. Je me couche vers 21 h 30 tous les soirs pour être sûr d’avoir une bonne nuit de sommeil.
Avez-vous l’impression de passer à côté de quelque chose ?
Je me dis qu’en danse classique, la carrière s’arrête tôt, vers 40 ans. Autant se donner à fond maintenant et vivre le reste après.
Avec les autres candidats, on s’entend très bien, on s’appelle en général tous les dimanches via Zoom.
Comment vous êtes-vous retrouvé dans l’aventure Prodiges ?
Le VM Ballet participe souvent à l’émission, propose des candidats. J’ai passé les auditions et ça a marché. Il y avait 300 candidats en tout, au départ. Je n’avais jamais pensé faire Prodiges avant cela. J’avais surtout retenu Melvin (danseur vainqueur de Prodiges 2015), mais je ne m’étais jamais dit que je pourrais être à sa place un jour. Même si je ne l’avais pas envisagé, j’ai tout de suite dit oui quand on me l’a proposé, car cela reste toujours une belle expérience, entre autres de voir Marie-Claude Pietragala !
Elle a été comment avec vous ?
Après le clap de fin, elle a échangé quelques mots avec nous, de petits conseils. Elle m’a dit de plus respirer et de penser à mon plié : j’étais d’accord, c’est souvent des points sur lesquels on me reprend.
Vous vous étiez déjà produit devant un tel public ?
Devant autant de monde, oui, avec l’Opéra de Paris et My Fair Lady au Zénith d’Orléans. Mais ce qui était différent, c’était les caméras, tout cet univers de la TV.
C’était une belle aventure humaine ?
Oui. Avec les autres candidats, on s’entend très bien, on s’appelle en général tous les dimanches via Zoom. On garde vraiment un lien très fort. Quant aux danseurs en particulier, trois élèves (dont lui) du VM Ballet figuraient parmi les cinq candidats… et ils sont tous finalistes ! On était très surpris et très heureux d’aller ensemble en finale.
Je me suis souvent demandé si je pourrais monter une école de danse ou créer des ballets, pourquoi pas être chorégraphe. Mais pour le moment, je n’y pense pas trop, je préfère profiter.
paul rivard (danseur orléanais)
Et si vous l’emportiez ce mardi soir, qu’aimeriez-vous faire ?
Je me servirais au mieux de cette aventure pour entrer dans une nouvelle école, ou même dans une compagnie de danse pour en faire ma carrière. Pourquoi pas partir à l’étranger : San Francisco Ballet School (entre autres) serait un peu ma compagnie de rêve.
Vous avez eu des retombées après votre passage télévisé mardi dernier ?
J’ai vu mes abonnés Instagram augmenter ! Et j’ai eu beaucoup d’appels de ma famille et de mes amis, pour me dire leur fierté.
Source article la république du centre - région centre val de loire
Originaire d’Orléans, Paul Rivard est un élève du VM Ballet, une école de danse classique à Toulouse, après avoir été à l’Ecole de l’Opéra de Paris. Il a participé à l’émission Prodiges saison 7 (décembre 2020).
https://danseclassique.info/personnes/paul-rivard/
https://vmballet.com/news/2284/