J’étais ému. Quand Fayard,
mon éditeur, m’a appelé pour me dire que le livre était arrivé, je me suis sapé
comme si j’allais à un date. C’est l’aboutissement d’années de
travail. J’ai toujours aimé écrire. D’ailleurs, un ami d’enfance me l’a rappelé
cette semaine : « Ouissem, tu avais 13 ans et tu m’avais dit que tu écrirais un livre un jour » . Ecrire a toujours été un
peu thérapeutique pour moi. J’ai mûri l’idée du livre vers 24 ou 25 ans. Je
prends réellement la décision de parler lorsque je rencontre à nouveau de
l’homophobie via ma boîte, OnTrack, qui forme et accompagne des footballeurs
pendant et après leur carrière. Mais ce livre n’est pas une finalité. Il doit
servir un combat de tous les instants contre l’homophobie. Apparemment, il y a
déjà des commentaires de haine sur les réseaux sociaux. Je suis conscient des
foudres que ce livre peut déclencher. Suite de l’article
FOOTBALL : CES JOUEURS QUI ONT RÉVÉLÉ LEUR HOMOSEXUALITÉ EN COURS DE CARRIÈRE
« On dit toujours qu’un sportif meurt deux fois :
à la fin de sa carrière et à la fin de sa vie. Moi, je mourrai trois fois : à
la fin de ma carrière, à la fin de ma vie et à la fin de ce livre. Adieu ma
honte. »
Ouissem a grandi dans une cité au soleil, à
Aix-en-Provence. Espoir de la génération dorée du centre de formation du
Toulouse Football Club, il gravit tous les échelons, jusqu’à disputer la Coupe
d’Afrique des nations sous les couleurs de la Tunisie. Mais son homosexualité,
contraire à sa religion et à son sport, le privera de la carrière
professionnelle à laquelle il était destiné.
Ce livre est celui que personne n’a jamais osé
écrire. Dans un récit aussi intime que puissant, Ouissem Belgacem est le
premier joueur à raconter de l’intérieur l’homophobie qui gangrène le football
et à s’attaquer à l’un des derniers tabous de notre société.
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